Sabine Buis nous explique en quoi ce Mastère Spécialisé, créé conjointement par emlyon business school et Ecam Lyon, va former des futurs professionnels, acteurs d’une profonde transformation de notre modèle de production et de consommation énergétique.

Sabine Buis a été députée de 2012 à 2017 et Rapporteure de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Diplômée d’un Executive MBA à emlyon business school, elle dirige Calade, une société d’accompagnement aux projets de transition énergétique et écologique. Elle est également membre du conseil stratégique et professionnel du Mastère Spécialisé® Management de la Transition Énergétique, dont la première promotion est attendue pour septembre. A ce titre, elle a participé à l’offre pédagogique. Sabine Buis nous explique en quoi ce Mastère Spécialisé, créé conjointement par emlyon business school et Ecam Lyon, va former des futurs professionnels, acteurs d’une profonde transformation de notre modèle de production et de consommation énergétique.

La transition énergétique, cela désigne quoi pour vous ?

1 - S’interroger sur notre représentation du monde.
La transition est un projet de société, un modèle de développement, une conception du monde. Or, la tentation est forte d’utiliser les techniques pour repousser les limites du monde actuel qui conduit à l’épuisement des ressources. Ces pistes nous privent de découvrir de vraies alternatives, d’engager une large transition, de partir en reconnaissance de toutes les tentatives réussies de résilience, d’imaginer le champ des possibles. Sur ce point, le dispositif pédagogique Disrupted Futures déjà déployé à emlyon business school et l’appel de 400 000 entrepreneurs réunis sous le collectif « Nous sommes demain » sont très encourageants.


2 - Produire différemment et développer l’économie de la fonctionnalité.
L’économie circulaire permet aux déchets de certaines entreprises de devenir les ressources des autres. Il faut sortir de la logique de traitement des déchets pour créer une nouvelle valeur à chaque étape. Cette économie du flux est la seule capable de permettre à une population de partager une planète finie.


3 - Développer la résilience des territoires.
Les villes consomment les 2/3 de l’énergie mondiale et représentent 70% des émissions de gaz à effet de serre. Les pistes sont nombreuses : favoriser la densité des villes, prévoir des ceintures vertes réservées à des usages agricoles, rénover les bâtiments et lutter contre la précarité énergétique, développer des systèmes de réseaux de chaleur qui valorisent les déchets, repenser la mobilité…
La crise COVID est une opportunité pour prendre conscience de notre vulnérabilité. Jamais elle n’a autant été mise en évidence. Le concept qui devrait en émerger est la résilience.


4 - Accompagner un modèle décentralisé de l’énergie.
Le déploiement des énergies renouvelables en intégrant une forte dimension territoriale et citoyenne rapproche la production d’énergie du consommateur et crée ainsi une appropriation du service et une prise de conscience de sa valeur qui pousse à la mise en place de meilleures solutions et une plus grande sobriété. La transition énergétique ancrée dans les territoires concilie valeurs collectives et efficacité économique.


L’enjeu est de trouver les compétences et les ressources auprès d’experts « Architectes de la transition énergétique » qui ont une vision transversale concernant à la fois les émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation. C’est la philosophie de ce Mastère Spécialisé® Management de la Transition Energétique, qui propose une formation à la fois technologique et managériale, grâce à des professeurs provenant d’emlyon business school et d’Ecam Lyon.

Justement, quelles sont les compétences à acquérir pour pouvoir agir ?

En tant que membre du corps pédagogique du nouveau Mastère Spécialisé® Management de la Transition Énergétique, nous avons mis l’accent sur le développement de compétences qui permettront aux futurs diplômés de pouvoir répondre à ces enjeux de société. Ils développeront ainsi des compétences liées à :


1 - L’intelligence collective.
Celle-ci permet à un collectif de penser et d’agir ensemble, de résoudre des enjeux complexes, d’innover et d’apprendre. Elle fait converger connaissances et compétences complémentaires. Le vrai challenge est d’assurer l’interface entre la science et la société, de coordonner les dimensions sociales, politiques, économiques et environnementales de la transition énergétique.


2 - La prospective.
Elle permet de se doter d’une stratégie pour éclairer les décisions urgentes et nécessaires. Elle est un instrument au service de la construction d’un projet de société partagé. Entreprises, territoires et citoyens, il s’agit de dessiner des chemins communs possibles et de formaliser une mission spécifique à l’entreprise qui précise sa contribution à la transition énergétique et au bien commun.


3 - L’accompagnement et la conduite du changement.
Ce Mastère Spécialisé® va permettre aux futurs diplômés d’apporter leur savoir-faire en management de la transition énergétique, afin d’insuffler de nouvelles dynamiques dans les entreprises.


Quant à leur savoir-être, les jeunes générations sont aujourd’hui très sensibles aux questions liées à l’environnement et cela est de bon augure pour permettre une transformation de fond de notre modèle de production et de consommation énergétique.