Revenue de ses premiers JO, où elle a pris part à la compétition de plongeon haut vol à 10 mètres à Tokyo, Alaïs Kalonji fait sa rentrée dans le programme MSc Health Management & Data Intelligence d’emlyon business school sur le campus de Lyon-Ecully.

De la gymnastique au plongeon, entre France et États-Unis

Alaïs est cette année étudiante en MSc in Health Management & Data Intelligence à emlyon

Originaire de Bretagne, sa famille déménage à San Francisco alors qu’elle a 4 ans. Après 5 années passées en Californie, ils retrouvent l’Hexagone, où Alaïs concilie scolarité et gymnastique artistique à haut niveau à Rennes.
À 14 ans, alors qu’elle a le sentiment de plafonner sur le plan sportif en gymnastique, Alaïs découvre le plongeon de manière fortuite, un jour où elle accompagne sa sœur jumelle à la natation. Le déclic est immédiat, elle est tout de suite séduite par cette discipline en observant les plongeurs de haut niveau du pôle de Rennes.
Elle entame alors une transition express vers le plongeon, une discipline à base acrobatique qui compte nombre de similitudes et de compétences transposables à la gymnastique artistique. Formée par son entraîneur actuel, Frédéric Pierre, elle débute sur le tremplin à 3m. Elle apprend à « dompter la planche » et la maîtrise de la prise d’appel – indispensable pour prendre de l’amplitude et optimiser sa vitesse d’exécution – avant de se spécialiser dans le plongeon haut vol, discipline davantage liée à ses qualités d’ex-gymnaste, où les plongeurs s’élancent depuis une plate-forme rigide située à 10m de l’eau.
Dans ce nouveau sport, ses résultats sont aussi rapides que sans appel sur son talent. Elle intègre l’Équipe de France Juniors après seulement une année de pratique et se retrouve aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2014 en Chine dès sa 2e année en plongeon. A 16 ans, elle se classera 4e de la compétition confirmant ainsi tout son potentiel pour la discipline.


En parallèle de son ascension en plongeon, Alaïs obtient un baccalauréat Scientifique Option Internationale (OIB) et décide de retourner aux États-Unis pour ses études supérieures.
Dans son enfance aux Etats-Unis, elle a été incitée à pratiquer des activités extra-scolaires : « j’ai toujours eu ce double projet Sport et Études, ça me tenait vraiment à cœur. Je ne voulais pas lâcher les études, je ne voulais pas lâcher le sport ».


C’est avec cette double ambition qu’Alaïs débute son Bachelor à College Texas University dans l’ingénierie. Le rythme est intense : 1 à 2 entraînements quotidiens, 3 préparations physiques par semaine, des déplacements en compétition fréquents, en parallèle de journées de cours de 5 heures.


Sur le plan sportif, Alaïs enchaîne les performances de haut rang sur la scène mondiale du haut vol : en 2019, elle se classe 26e de la Coupe du monde en Corée du Sud, 7e des championnats d’Europe en Ukraine et 6e de la National Collegiate Athletics Association, la compétition universitaire majeure des États-Unis.


Arrivée au Texas en 2015, elle est diplômée en mai 2020 d’un Bachelor en Génie nucléaire et résume cette tranche de vie : « Aux Etats-Unis, tout est fait pour que le Sportif de Haut Niveau réussisse dans son double projet. »
Spécialisée dans la santé et la médecine nucléaire, la Française a travaillé en projet sur un petit réacteur nucléaire de recherche et des outils de radiothérapie, une opportunité de développer sa technicité dans le domaine et de développer ses compétences en gestion de projet.

Son projet olympique

Alaïs décide de revenir en France pour se consacrer exclusivement à son projet olympique et rejoint l‘INSEP à la rentrée 2020 en vue des Jeux olympiques de Tokyo, reportés d’une année, avec un objectif de qualification. Elle mise sur la Coupe du monde de mai 2021 pour ravir l’une des 18 places qualificatives pour les JO de Tokyo. Pari réussi huit mois plus tard, où elle qualifie pour la demi-finale de la compétition, finit 17e et gagne ainsi son billet pour les Olympiades.


Elle nous fait part de son ressenti à l’approche de la compétition la plus importante de sa carrière : « à l’inverse de la Coupe du monde où il y avait un stress énorme pour se qualifier, sur les JO, je voulais me faire plaisir et donner le meilleur de moi-même. C’est dans cette optique que je fais mes meilleures performances ». Quant à la mentalité qui l’a guidée à l’approche de l’échéance : « quand je suis arrivée sur place, j’ai senti que j’étais prête. On a bossé hyper dur et c’était le moment de montrer ce dont je suis capable. »


Pour son entrée en lice lors des qualifications, Alaïs bat son record personnel en compétition internationale en obtenant une note cumulative de 295.90 points et la meilleure performance féminine française depuis 6 décennies. Avec ce résultat, l’unique représentante française de la discipline se classe 14e des qualifications parmi 30 prétendantes au titre et se qualifie pour la demi-finale prévue le lendemain. Finalement, Alaïs se classera 16e à l’issue de la demi-finale et s’estime très contente de sa performance lors de cette première expérience olympique.

Alais Kalonji se spécialise dans le plongeon haut vol
Alaïs se consacre à son projet olympique en vue des Jeux olympiques de Tokyo

Des débuts à Lyon et à emlyon

Nouvellement arrivée à Lyon, Alaïs est cette année étudiante en MSc Health Management & Data Intelligence à emlyon business school, en présentiel.


Elle aura l’occasion de partir en séminaire à Boston en mars avant d’aller sur le campus emlyon de Shanghai à partir d’avril puis de réaliser un stage de fin d’études. Nouvelle ville, nouveau club pour Alaïs qui a fait le choix de rejoindre le club de plongeon de Lyon pour l’occasion. « En discutant avec les responsables de la FFN et de l’INSEP, on s’est mis d’accord qu’après les JO, j’allais prendre du temps pour me consacrer à mes études et venir à Lyon ». Une année de transition avant de revenir à l’INSEP pour préparer Paris 2024, l’objectif de sa carrière !


Mickaël ROMEZY – Directeur des Programmes Sport et SHN : « Le projet que porte Alaïs est très intéressant et fait montre d’une grande maturité. Après des études menées aux Etats-Unis où l’athlète est considéré et respecté en tant qu’apprenant, et où les structures sont adaptées pour concilier sport et études sur un même lieu, Alaïs fait le choix de finaliser son parcours à emlyon business school, où elle bénéficie d’un statut SHN particulier. Les rapports de confiance entre l’INSEP et l’École permettent d’identifier que les formations emlyon sont propices à l’accueil de tous les profils de sportifs et nous sommes très heureux qu’Alaïs nous ait rejoint pour préparer ses prochains Jeux, Paris 2024. »


Alaïs reconnaît que le plongeon est un sport peu reconnu, dans lequel elle évolue avec le statut amateur, bien qu’elle soit olympienne. Elle témoigne de sa gestion de sa carrière sportive : « Je me suis toujours dit que j’aurais un job en parallèle avec le plongeon pour passion ». Le fait d’intégrer l’INSEP l’année des Jeux lui a conféré davantage de visibilité et de soutien et un lien avec l’écosystème du haut niveau.


À l’issue de son MSc Health Management & Data Intelligence à emlyon, elle souhaite évoluer en R&D au sein d’un cabinet de conseil dans le secteur de la santé, où elle pourra valoriser son double profil Ingénierie-Management. Des perspectives qu’elle pourra mener à bien pendant et à l’issue de sa carrière sportive.