Avocat d’affaires: missions, salaire, études

L’avocat d’affaires occupe un rôle central dans le fonctionnement du service public de la justice. Il est un soutien capital pour ses clients dans les prétoires, mais aussi dans le monde des affaires, indépendamment de tout conflit.

Un avocat d’affaires est un support indispensable aux entreprises, en matière de droit commercial, de droit fiscal, de droit social, de droit de la propriété intellectuelle, de droit des sociétés, de fusions et acquisitions, de négociation, de gouvernance d’entreprise ou encore de résolution de conflits.

Il se spécialise généralement dans un domaine et travaille en collaboration avec des confrères pour apporter à son client une vision transversale de son dossier et lui proposer des solutions sur-mesure.

L’avocat d’affaires accompagne les entreprises à chaque étape de leur stratégie d’entreprise. Les sociétés établies disposent généralement d’un service juridique en interne, mais elles doivent déléguer tout le volet contentieux à un cabinet d’avocats, puisque seuls ces derniers sont habilités à plaider.

Lorsque des sujets pointus ou particulièrement épineux doivent être traités, le service juridique d’une entreprise peut aussi faire appel au soutien d’un cabinet d’avocats, même en matière de conseil.

Le métier est exigeant mais passionnant, notamment en raison de la diversité des missions et de l’aspect challengeant de la profession.

La profession d’avocat d’affaires est particulièrement valorisée. Les avocats d’affaires sont souvent mieux rémunérés que leurs confrères exerçant dans d’autres branches du droit.

Chaque dossier, chaque analyse juridique représente un nouveau défi, et plus l’avocat s’engage, plus il éprouvera un sentiment de satisfaction quand il aura réussi à gagner une affaire, à faire jurisprudence, à élaborer une stratégie réussie ou tout simplement à remplir les attentes de son client.

En France, un avocat d’affaires peut exercer dans un cabinet local, dans un cabinet anglo-saxon, qui bénéficie généralement d’un réseau international ou dans un cabinet inclus dans une grande structure d’audit.

Il peut aussi, après avoir passé des équivalences ou un examen d’un barreau étranger, exercer dans un autre pays. Après plusieurs années d’exercice, un avocat collaborateur peut devenir associé ou fonder son propre cabinet.

En début de carrière, un avocat d’affaires percevra généralement un salaire aux alentours de 50,000 euros bruts annuels, mais il peut espérer une augmentation rapidement, notamment s’il est performant. A son salaire fixe peuvent s’ajouter des bonus, en fonction de ses résultats. En milieu de carrière, il est tout à fait envisageable d’espérer un salaire de 150,000 euros bruts annuels.

Pour pouvoir vous engager dans des études d’avocats, il faut être titulaire d’un master en droit, qui s’obtient après une licence. Cette dernière s’obtient à la Faculté de droit, après trois ans d’études. Vous pourrez choisir une spécialité en droit privé dès la troisième année de votre cursus, mais ne vous inquiétez pas si vous avez déjà choisi la voie du droit public, cela ne vous ferme pas les portes d’un master en droit privé. Notez que l’examen ouvrant les portes de l’école des avocats est accessible aux étudiants dès l’obtention du master 1, mais il est conseillé de ne vous présenter qu’après avoir obtenu un master 2.

Le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) s’obtient après deux ans passés dans un Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats (CRFPA). Cet examen d’entrée dans un des 11 CRFPA de France, aussi appelés écoles d’avocats, est assez sélectif puisque seulement un tiers des étudiants réussissent. Il est donc conseillé de préparer au mieux cet examen, d’autant plus que seuls trois essais sont possibles.

Avant de présenter l’examen d’entrée au CRFPA ou dans le cadre du PPI une fois à l’école, vous pouvez obtenir un LLM d’une université anglaise ou américaine comme UCL, King’s College, London School of Economics, Berkeley, NYU ou encore Stanford par exemple. Ces diplômes, bien qu’optionnels, sont particulièrement prisés des recruteurs.

Certaines écoles de commerce prestigieuses, comme emlyon business school proposent des doubles diplômes en Management et Droit pour former les étudiants aux pratiques des cabinets d’avocats, mais aussi un Mastère Spécialisé Juriste d’affaires internationales. Ces diplômes permettent d’ouvrir les portes de cabinets prestigieux et internationaux, d’autant plus que les réseaux des écoles de commerce sont souvent très performants.

Outre les compétences purement juridiques, la profession d’avocat requiert des compétences relationnelles et personnelles indispensables.

Le droit des affaires regroupe plusieurs domaines, dont l’avocat, même spécialisé, doit maîtriser les notions, qu’il exerce en contentieux ou en conseil juridique.

L’avocat en droit des affaires peut être amené à conseiller une société sur des problématiques de structuration, de droit des contrats internationaux ou encore de droit de la propriété, par exemple.

Même s’il ne devient pas fiscaliste, l’avocat en droit des affaires doit être en mesure de comprendre les enjeux de la fiscalité et de la finance d’entreprise, ne serait-ce que pour orienter au mieux ses clients vers un confrère spécialisé. La fiscalité et la finance d’entreprise sont des éléments essentiels à prendre en considération lors d’une structuration, par exemple.

L’avocat des affaires est un communicant qui doit savoir convaincre, expliquer et se faire comprendre de ses clients, de ses confrères, des co-contractants de ses clients et des juges.

L’avocat en droit des affaires accompagne ses clients lors de négociations et de tentatives de résolution de conflits avant qu’un litige ne soit porté devant les tribunaux. Il doit donc se former à ce type de communication bien particulier.

L’avocat doit travailler son expression écrite et orale. Il est en effet indispensable d’écrire avec une orthographe parfaite et un style agréable. A l’oral, que ce soit pendant une réunion ou en plaidoirie, l’avocat doit s’exprimer avec aisance et conviction.

Les qualités personnelles de l’avocat d’affaires font partie intégrante de sa profession, notamment en ce qui concerne le respect de la déontologie.

Le code de déontologie des avocats est particulièrement strict, étant donné l’importance que revêt la profession pour leurs clients, mais aussi pour l’ensemble du système de justice. Ils doivent se montrer honnêtes, intègres et dignes en toutes circonstances, y compris hors de l’exercice de leurs fonctions.

Les avocats d’affaires sont amenés à travailler avec des clients divers, aux attentes uniques. Ils doivent donc s’adapter à chaque dossier avec vivacité d’esprit et créativité, toujours dans le respect du cadre légal. Ils doivent aussi savoir faire preuve de recul et de résilience, pour aborder chaque nouveau dossier avec un esprit clair.

L’avocat en droit des affaires peut se spécialiser, souvent dans un des domaines suivants:

La fusion acquisition est une opération d’absorption d’une entreprise par une autre, ou de réunion de deux entreprises sous une seule entité.

Souvent appelé fusac ou M&A dans les cabinets d’avocats, la fusion acquisition se déroule via une série de transactions financières visant à regrouper plusieurs entités et leurs actifs.

L’avocat d’affaires intervient tout au long de la procédure de fusion-acquisition, de la phase de prospection à la rédaction des actes juridiques entérinant les décisions prises. Il aide aussi son client à négocier et à établir une stratégie post procédure pour que l’entreprise prospère de façon pérenne.

Très technique, cette partie du droit des affaires concerne la constitution, la gestion et la gouvernance de l’entreprise.

L’avocat en droit des affaires conseille ses clients sur la forme sociale la plus adaptée à ses projets. Une fois la société constituée, il les accompagne dans les actes de gestion du quotidien.

La gouvernance d’entreprise répond à des règles strictes, qui diffèrent en fonction de la forme sociale choisie. L’avocat en droit des affaires s’assure donc de la conformité des actes de gouvernance de ses entreprises clientes.

La propriété intellectuelle concerne la protection et la valorisation des innovations, des créations, des inventions et des œuvres artistiques. Ce domaine du droit devient de plus en plus important, que ce soit en ce qui concerne les logiciels ou encore le milieu de la santé, par exemple.

L’avocat d’affaires conseille son client en ce qui concerne la protection de sa propriété intellectuelle, que ce soit des marques, des brevets ou des dessins et modèles. Il dépose des titres pour le compte de ses clients et s’assure que ses droits sont respectés par les tiers.

Les litiges en propriété intellectuelle sont fréquents, et peuvent porter sur des enjeux financiers très conséquents. L’avocat accompagne alors son client dans la défense de ses intérêts, qu’il s’agisse de contrefaçon ou de plagiat, par exemple.

Le droit fiscal, très technique et procédurier, est capital pour les sociétés. L’avocat les accompagne dans leur optimisation fiscale et lors de leurs litiges avec l’administration fiscale.

Dès la structuration d’une entreprise, les enjeux fiscaux sont pris en considération par l’avocat, qui va conseiller son client pour optimiser sa situation, toujours dans le cadre de ce qui est légalement permis. L’avocat doit alors se montrer ingénieux et prévoir les éventuels reproches que pourrait avancer l’administration fiscale.

Si l’administration fiscale décide de contrôler une entreprise et, éventuellement de la redresser, l’avocat va défendre les intérêts de son client, justifier certains choix et tenter d’en démontrer la légalité pour éviter, ou amoindrir, le redressement.

Les opportunités de carrière sont nombreuses pour un avocat d’affaires, qui peut exercer dans des environnements de travail divers, du petit cabinet local au grand cabinet international. Évidemment, sa rémunération dépendra largement de ses choix de carrière.

Une fois le CAPA obtenu, un jeune avocat peut viser un grand cabinet international ou une structure de taille plus modeste.

Les grands cabinets internationaux sont souvent prisés des étudiants les plus ambitieux, mais ce choix de carrière mérite d’être validé par un stage pour que le candidat puisse s’assurer que ce milieu lui correspond. En effet, les grands cabinets sont très structurés et laissent souvent moins de place à la créativité des jeunes diplômés.

Les cabinets plus modestes peuvent permettre un meilleur épanouissement des jeunes avocats qui doivent apprendre le métier en le pratiquant. Ils pourront ensuite rejoindre des cabinets plus renommés s’ils le souhaitent, quand ils seront en mesure de demander un poste à responsabilité, par exemple.

Les perspectives de carrière sont quasiment infinies et dépendent vraiment de chaque avocat, de ses projets, de ses ambitions et de ses capacités.

Un avocat qui fait ses preuves peut rapidement se voir confier des responsabilités dans un cabinet. Après plusieurs années d’exercice, il peut accéder à un poste de direction (managing partner), mais il peut aussi décider de fonder son propre cabinet, souvent en association avec des confrères spécialisés, pour couvrir un large spectre du monde des affaires.

Le CAPA est un diplôme général, c’est-à-dire qu’une fois obtenu, vous pouvez exercer dans n’importe quelle branche du droit. Néanmoins, pour solidifier vos connaissances et vous crédibiliser auprès de la clientèle, vous pouvez obtenir un certificat de spécialisation.

La rémunération d’un avocat d’affaires est généralement plus élevée que celle de ses confrères exerçant dans d’autres branches du droit, mais elle reste très variable en fonction des choix de carrière et des performances de chacun. Les disparités de rémunération sont très importantes dans la profession.

Le salaire annuel médian brut d’un avocat d’affaires débutant se situe aux alentours de 50,000 euros, mais il peut progresser très vite, en fonction de ses performances et du prestige du cabinet dans lequel il évolue. La progression salariale peut être fulgurante et n’a pas réellement de plafond une fois que l’avocat devient associé de son cabinet.

Généralement, les cabinets anglais proposent des avantages en fonction de l’ancienneté alors que les cabinets américains donnent des bonus en fonction du chiffre d’affaires produit et des dossiers qu’il apporte au cabinet. Les cabinets français sont souvent moins lucratifs, à moins de viser une structure particulièrement prestigieuse.

Si le métier est valorisé, diversifié et passionnant, il entraîne aussi de lourdes responsabilités, une pression constante et la nécessité de trouver un équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle.

Malgré le stress, quasiment inévitable, et les charges de travail conséquentes, les avocats en droit des affaires doivent veiller à exercer leur profession avec éthique et rigueur.

Quelque soit la structure dans laquelle il évolue, l’avocat d’affaires se voit attribuer une charge de travail conséquente. Il doit aussi gérer la pression et le stress qui sont inhérents au métier et exponentiels avec les responsabilités assumées. La quantité d’implication requise varie en fonction des dossiers et des périodes, et l’avocat doit donc s’adapter aux horaires irréguliers.

L’avocat d’affaires engage toujours sa responsabilité sur chacun de ses actes, de ses conseils ou de ses avis. Il doit répondre aux exigences strictes de la profession, avec éthique, toujours en conformité avec les règles de déontologie et la réglementation en vigueur, au risque de se voir convoqué par le bâtonnier, qui peut lui infliger des sanctions.

L’avocat d’affaires, comme tout professionnel aux lourdes responsabilités, doit veiller à maintenir un équilibre sain entre sa carrière et sa vie privée pour ne pas être submergé.

La fatigue et le stress chroniques pouvant entraîner des problèmes de santé et nuire aux performances professionnelles, il est indispensable de mettre en œuvre des stratégies pour préserver son équilibre, en tant qu’avocat. Il est nécessaire d’utiliser des outils de planification, de savoir déléguer des tâches, de s’appuyer sur son équipe et de savoir déconnecter pendant les périodes de repos.

Le soutien émotionnel est capital pour les professionnels qui exercent des activités stressantes. Un avocat d’affaires doit donc savoir aménager son agenda de manière à passer du temps de qualité avec ses amis et sa famille, autour d’activités sportives ou de détente, pour décompresser sereinement.

Le chemin pour devenir avocat d’affaires est long, mais passionnant et valorisant. En choisissant cette profession et cette spécialisation, vous vous engagez dans une voie stimulante, qui ne sera jamais monotone, même après plusieurs dizaines d’années d’exercice.

Il faut noter que la concurrence est rude dans le milieu des avocats d’affaires et les études sont longues, cette spécialité attirant énormément de jeunes diplômés. Ainsi, pour vous démarquer de vos confrères, il est conseillé de vous former à l’excellence et de postuler à un maximum de stages dans des entreprises prestigieuses et internationales dès le début de vos études.

Grâce à notre formation, vous trouverez les ressources et le soutien nécessaire afin de réussir dans cette voie et devenir un avocat d’affaire reconnu.