Thomas Laporte, diplômé en 2022 du Programme Grande École d'emlyon business school, a co-fondé HyLight, une startup agissant pour la décarbonation de la collecte des données aériennes, en remplaçant hélicoptères et avions par des dirigeables.

Quel est votre parcours académique ?

J’ai commencé par étudier le Droit à l’Université Panthéon-Assas. J’ai eu la chance de rencontrer des entrepreneurs des Legaltechs. En voyant ces gens si motivés par leur projet, je me suis rendu compte que je voulais être entrepreneur. J’ai postulé à plusieurs écoles de commerce et j’ai choisi emlyon pour sa fibre entrepreneuriale forte. En parallèle à ma première année à emlyon, j’ai obtenu mon Master 1 de Droit des Affaires. En 2021-2022, pour ma dernière année à l’École, j’ai été sélectionné pour le programme centré sur l’entrepreneuriat dans la technologie & l’innovation en partenariat avec UC Berkeley et le Schoolab, un studio d’innovation international.

Pourquoi avoir choisi de partir en échange à UC Berkeley ? Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?

Je voulais en apprendre plus sur les sujets d’innovation, de lancement de projet, de levée de fonds. Quel meilleur endroit pour apprendre à lancer des projets d’innovation que UC Berkeley dans la Silicon Valley ? Le programme était très clair sur le fait de se lancer, de monter des projets. Dans chacun des cours que j’ai suivis, il a fallu construire un projet de A à Z. Sortir de sa zone de confort, présenter des projets devant des professionnels, c’est ce qui m’attirait particulièrement.

 

Je retire tellement de choses de cet échange :
- des différences culturelles entre les USA et l’Europe, sur la prise de risque, les échanges, la manière de se présenter et de présenter ses projets ;
- des connaissances sur le lancement de projets d’innovation et les levées de fonds, qui me sont aujourd’hui très utiles ;
- des rencontres de personnes inspirantes, notamment d’autres étudiants avec des parcours impressionnants et une fibre entrepreneuriale hors du commun. Ils m’ont poussé à aller plus loin jusqu’à créer ma propre startup, HyLight, qui a été accompagnée par SkyDeck, l’accélérateur de Berkeley.

 

J’y ai rencontré mes trois co-fondateurs ingénieurs, avec qui je partage des ambitions et la volonté de construire un projet à impact. D’abord Théo Hoenen, au sein du programme, puis Martin Bocken et Josef Rokusek. En eux, j’ai reconnu des qualités que je n’avais pas et j’ai su que nous pouvions nous pousser mutuellement à donner le meilleur.

Quelles sont les activités d’HyLight ? Pourquoi un projet à impact ?

HyLight agit pour la décarbonation de la collecte de données aériennes. Aujourd’hui, on collecte beaucoup de data depuis les airs. C’est un travail très onéreux mais qui peut être crucial d’un point de vue environnemental. On utilise par exemple des hélicoptères et des avions pour l’identification des fuites de méthane le long des 2,2 millions de kilomètres de pipeline de gaz en Europe ou pour la protection des forêts face à la menace des incendies.

Thomas Laporte, diplômé emlyon et co-fondateur de HyLight

Nous avons un besoin grandissant d’inspecter notre monde pour mieux le comprendre et le protéger. Pour effectuer ce travail, nous avons créé et développé un nouveau type de drone-dirigeable à hydrogène capable de voler et de collecter des données précises pendant des heures sans émettre de Gaz à Effet de Serre (GES). Cela permet la collecte de données sur des grandes étendues, ce qui était jusqu’à maintenant impossible. On peut désormais imaginer protéger nos forêts jour et nuit pour prévenir au plus tôt les pompiers d’un départ d’incendie.

HyLight se place dans un premier temps sur l’inspection d’infrastructures énergétiques, comme les pipelines et les lignes électriques, mais nous allons rapidement nous étendre à d’autres cas d’usages. Je n’imaginais pas lancer autre chose qu’une startup agissant pour la décarbonation de nos activités. Le sujet du changement climatique est le plus grand défi auquel nous faisons face et nous avons besoin qu’un maximum de personnes agisse. C’est une de mes manières d’agir et de participer.

Que retenez-vous de votre parcours à emlyon ?

C’est vraiment grâce à emlyon que j’étais sûr de vouloir me lancer dans l’entrepreneuriat. Le mode « projet » de nombreux cours, les liens qui se tissent entre les personnes qui partagent une vision et un objectif, m’ont conforté dans ma volonté de vouloir lancer une startup en équipe.

 

Grâce à toutes les expériences académiques et professionnelles du Programme Grande Ecole, j’ai appris à gérer un projet, à faire des études de marché, à identifier des potentiels clients et à les convaincre.

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent entreprendre ?

S’assurer en premier lieu qu’il y a un besoin, en confrontant votre idée le plus rapidement à des professionnels du marché pour retravailler le projet et affiner la proposition de valeur à partir de leurs retours. Toujours retourner face aux clients pour obtenir leurs avis.

 

Et le plus important : se lancer directement. Se tromper. Recommencer. Dans cet entretien, je parle d’HyLight mais pas tous les autres projets et idées qui n’ont pas eu le temps de voir le jour. Derrière chaque entrepreneur qui semble réussir, il y a une montagne d’échecs. Construisez cette montagne.

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